Ablution avec « Masaa » des chaussures : est-ce possible ?

Du temps du Prophète sallal Laahou aleyhi wa sallam, il y avait une pratique autorisée et qui était courante.

Il s’agit de la possibilité de refaire ses ablutions sans pour autant se déchausser, mais en faisant le « masaa » sur ses chaussures (des bottes ou bottillons notamment). Et dans ces cas là, on prie avec ses bottillons.

La tentation est grande à notre époque dite « moderne » de faire une interprétation très flexible de cette « facilité » pour en bénéficier et régler certaines « contraintes » que peut poser l’acte d’ablution pour certains.

Il faut cependant savoir qu’il y a des règles très précises ; onze notamment, qui conditionnent cette « procédure » : les six (06) concernent les bottes tandis que les cinq (05) concernent la personne elle-même.

         a) Les six (06) conditions relatives aux bottes

  1. les bottes doivent être en cuir (« derr ») ;
  2. le cuir doit provenir de la peau d’un animal licite (porc, cochon exclus) (« derr bou laab ») ;
  3. les bottes doivent être cousues (non collées) ;
  4. elles doivent couvrir les chevilles ;
  5. elles doivent permettre de marcher convenablement (ni trop serrées, ni trop grandes) ;
  6. rien ne doit s’intercaler entre la botte et la peau (donc pas de chaussettes)
  1. Les cinq (05) conditions relatives à la personne
  1. la personne doit avoir fait au préalable ses ablutions avant d’enfiler les  bottes ;
  2. elle doit avoir fait ses ablutions avec de l’eau (purification sèche exclue) (laabou ndox) ;
  3. les ablutions doivent avoir été faites de façon complète (laab bi na matt, tieur yeup égue, nga dooga sole bottes yi) ;
  4. la personne doit avoir porté les bottes sans  intention de pavaner ou «se faire voir », (tiiterou taxoul) ;
  5. la personne ne doit pas avoir non plus l’intention de commettre un péché (moyy yalla taxoul).

Observations

  • Le « masaa » doit être lui même fait selon les règles suivantes :
  • botte droite : poser la main droite sur la partie supérieure de la botte ; placer la main gauche sous la botte, faire le « masaa » en commençant par le bout du pied, ce jusqu’aux chevilles ;
  • botte gauche : on procède de la même manière en inversant la position des mains, c’est-à-dire, la main droite en dessous et la main gauche au dessus.
  • Si on oublie de faire le « masaa » de la partie supérieure des bottes, la prière est gâtée (soo faaté masaa kow botte yi, sa diouli yaxouna).
  • Si on oublie de faire le « masaa » de la partie inférieure des bottes et qu’on s’en rappelle après la prière, il est recommandé (et non obligatoire) de refaire sa prière si l’horaire de la prière n’est pas encore « épuisé » (sope né niou nga bametou diouli gui ci waxtome). Si la plage horaire (mokhtaar + dororiou) est dépassée, on ne « paye » pas cette prière.